Le présent projet, résultat de l’Avant-Projet PPD 7/98 Rev. 2 (F) : « Appui à la population Akposso pour le Développement d’une approche participative d’aménagement forestier dans la zone des Vallées d’Akpè et d’Akama (Amou Nord) », est justifié par la nécessité pour cette population d’assurer une gestion durable de son patrimoine forestier qui, suite à l’amplification des coupes anarchiques, est aujourd’hui réduit à des reliques forestières relativement riches en essences forestières de valeur.

La dégradation de cette zone forestière a eu des impacts négatifs tant sur l’environnement que sur les populations riveraines qui ont vu leurs activités économiques s’amenuiser.   Cette situation a favorisé l’émigration d’une grande partie de la population maintenant ainsi sa densité faible dans la zone ; ce qui  offre une grande disponibilité de terres incultes que les collectivités locales souhaitent  réhabiliter afin d’atténuer les conditions climatiques défavorables au bien-être des populations tributaires de la zone.  L’Administration Forestière, représentée par l’ODEF, a donc été sollicitée pour l’assistance technique et la recherche des ressources financières nécessaires à la réalisation de ces objectifs.

 

A la fin du projet d’une durée de 42 mois (février 2012 à juillet 2015), les résultats ci-après ont été obtenus :

  • Chacune des deux zones du projet (Bato et Alaousso) est dotée d’un document de plan simple de gestion approuvé;
  • Les patrimoines fonciers et forestiers des deux zones sont régis par des textes juridiques approuvés par les principaux acteurs ;
  • 200 ha ont été reboisés en Khaya grandifoliola, Khaya senegalensis, Terminalia superba, et Cedrela odorata pour enrichir les reliques forestières ;
  • 128 ha d’agroforêts  principalement en Tectona grandis sont créés ;
  • 10 ha de galeries forestières sont enrichis avec les mêmes essences forestières utilisées dans les forêts reliques ;
  • 303 ha de savanes ont été reboisés  en teck, Khaya senegalensis et Gmelina arborea  pour satisfaire la demande en bois d’œuvre en association avec les populations riveraines par le système taungya. Ces différentes réalisations  auront  pour avantage l’amélioration du microclimat indispensable pour l’augmentation de la production agricole de la zone,
  • Deux (2) retenues d’eau sont construites (une dans chaque zone) ;
  • Les groupements de femmes et d’hommes sont formés pour la production des plants en pépinière ;
  • 53 personnes sont formées en processus participatif de réhabilitation, à la gestion rationnelle des ressources forestières de leur terroir ;
  • La mise en place et en œuvre de deux comités consultatifs entre les différents acteurs du milieu pour mobiliser la main d’œuvre et participer au règlement des litiges éventuelles entre les deux parties ;
  • 19 km de pistes réalisées.

Toutes les activités prévues ont été exécutées au cours de la durée effectivement prévue pour la  mise en œuvre du projet. Toutefois,  certains imprévus ont retardé  la signature des textes juridiques et l’élaboration des plans de gestion forestière avec un impact sur le délai d’exécution du projet, lequel a fait l’objet d’une prorogation de cinq (05) mois (mars-juillet 2015) suite à la décision du Comité Directeur du Projet lors de sa quatrième réunion du 27 février 2015.

En dehors des activités prévues, le projet a apporté son appui aux populations pour :

  • La fabrication de dix (10) ruches (cinq dans chaque zone) pour promouvoir l’apiculture ;
  • La participation au financement de quatre (4) forages pour l’alimentation en eau potable des populations des deux zones ;
  • Le financement de la construction et l’équipement d’un dispensaire moderne à Bato.

Nonobstant tous ces résultats,, il a été constaté une relative faible adhésion des populations autochtones  aux programmes du projet qui se traduit par une insuffisance chronique de la main d’œuvre sur les chantiers pour des raisons essentiellement attribuées à l’immigration des jeunes vers les pays voisins et à des revendications portant sur la réalisation des mesures d’accompagnement.

Cet handicap a été en grande partie compensé grâce à l’apport  des ouvriers Akébou et allogènes.

A l’issue de ce projet, les enseignements que l’on peut tirer sont :

  • La mise en place d’un comité consultatif des parties prenantes (CCPP) de gestion privilégiant la majorité des populations est une forme de mise en confiance dans les négociations ;
  • Les textes de lois devant formaliser la gestion participative des terres doit intervenir après leur signature par les deux parties contractantes ;
  • Le suivi de l’exécution du projet dès sa première année par le comité directeur a permis de formuler des recommandations permettant d’ajuster les modalités de gestion financière en fonction des réalités du terrain;
  • Enfin, le système de suivi en ligne permettant une évaluation permanente des réalisations et un échange rapide des décisions entre l’agence d’exécution et l’OIBT, réduit le délai des formalités administratives.

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