Si un petit exploitant dispose d’un capital lui permettant d’effectuer un modeste investissement et d’avoir recours à une assistance technique, les plantations arboricoles et les boisés peuvent devenir une «banque d’arbres» qui lui rapportera des intérêts garantis et lui servira de «fonds de pension».
Il s’agissait de l’un des thèmes qui est ressorti de l’Atelier régional sur la promotion de la restauration des paysages forestiers par les petits exploitants en Afrique de l’Ouest, qui s’est ouvert le 27 novembre dernier à l’Hôtel École le Bénin à Lomé, au Togo. L’Atelier était organisé par l’OIBT en coopération avec l’Office de développement et d’exploitation des forêts (ODEF) et le Ministère de l’environnement, du développement durable et de la protection de la nature. Il a pris place au titre du Programme de l’OIBT relatif aux chaînes d’approvisionnement légales et durables (LSSC), qui est financé par le Ministère fédéral allemand de l’alimentation et de l’agriculture (BMEL).
Y ont assisté une cinquante de représentants des pouvoirs publics, du secteur privé et de la société civile issus des États africains membres de l’OIBT suivants: Bénin, Cameroun, République centrafricaine, Côte d’Ivoire, République démocratique du Congo, République du Congo, Gabon, Ghana, Libéria, Mali, Madagascar, Mozambique et Togo. Des représentants de partenaires bilatéraux et multilatéraux se sont également joints à l’Atelier.
S’exprimant lors de l’ouverture de l’Atelier, le Directeur général de l’ODEF, M. Pyoabalo Alaba, a indiqué que la restauration des paysages forestiers (RPF) était essentielle pour lutter contre le changement climatique, conserver la biodiversité et assurer la pérennité de la vie sur Terre. Il a ajouté que son Gouvernement avait pris un engagement à l’égard de la RPF dans le cadre de l’initiative du Défi de Bonn et a fait part de son appréciation pour l’appui de l’OIBT à cet Atelier.
M. John Leigh, le président du Conseil international des bois tropicaux, qui va se réunir à Lomé cette semaine à l’occasion de sa 55e session, a observé que la communauté internationale avait fixé d’ambitieux objectifs en matière de RPF, dont celui de restaurer 150 millions d’hectares d’ici à 2020 dans le cadre du Défi de Bonn et 350 millions d’hectares d’ici à 2030 dans le cadre de la Déclaration de New York sur les forêts. En outre l’Assemblée générale des Nations Unies a déclaré que la période 2021-2030 serait la Décennie ONU de la restauration des écosystèmes.
M. Leigh s’est félicité que, sur la base des enseignement tirés de la mise en œuvre des lignes directrices sur la restauration des forêts publiés en 2002, le nouveau projet de lignes directrices sur la RPF préparé par M. Jürgen Blaser et M. Cesar Sabogal serait présenté la semaine prochaine, pendant la session du Conseil.
Réparer nos paysages endommagés à grande échelle va demander un immense effort, a observé M. Leigh.
«Il faut davantage reconnaître les multiples valeurs de la RPF, il faut créer et gérer des plantations de qualité et il faut mettre en place des chaînes de valeur durables de même qu’il faut habiliter les communautés locales et les entrepreneurs locaux, élargir les opportunités de marché et accroître les investissements», a-t-il remarqué.
M. Blaser, de l’Université des sciences appliquées de Berne, en Suisse, a indiqué que l’usage des terres était très dynamique en Afrique de l’Ouest, sachant que plus de 90 pour cent de la superficie foncière avaient fait l’objet d’une modification de leurs affectations ou de leur utilisation ces dernières années.
«Les petits exploitants peuvent jouer un important rôle moteur dans le développement de la RFP à caractère durable en Afrique de l’Ouest», a-t-il déclaré.
Dans son allocution d’ouverture, qu’il a prononcée au nom du Ministre de l’environnement, du développement durable et de la protection de la nature, le Secrétaire général, M. Koffi Aoufo Dimizou, a dit que les stratégies du Togo en matière de RPF avaient encouragé des régimes collaboratifs entre les petits producteurs sur la base d’initiatives privées et communautaires, pour couvrir l’intégralité des chaînes d’approvisionnement et de valeur, depuis la forêt jusqu’au marché. Il a souligné le fait que, en sus de leurs propres menés à l’échelon national, les pays d’Afrique de l’Ouest avaient besoin d’un appui de la coopération bilatérale et multilatérale. Il s’est félicité de l’Atelier organisé à l’instigation de l’OIBT comme moyen d’échanger sur les meilleures pratiques entre les parties prenantes en vue de revitaliser les paysages forestiers dans la région et de veiller à leur santé.
Quelques photos de l’atelier